Berat Pekmezci est un artiste turc basé à Londres. Il a grandi à Istanbul, ville dans laquelle il a étudié les arts graphiques. Son diplôme en poche, il a travaillé pendant plusieurs années dans la publicité en tant que directeur artistique. Il s’est ensuite installé à son compte pour devenir illustrateur indépendant et s’adonner complètement à sa passion pour le dessin. Il travaille désormais sur des projets comme la création de couvertures de livres ou d’affiches pour des événements. Il œuvre également sur des projets à plus long cours, comme le prochain roman graphique de DC Comics qui s’intitulera « Les indestructibles » et dont la sortie est prévue pour l’été 2021. C’est lui qui mettra en dessins l’histoire imaginée par Ridley Pearson, celle d’un garçon qui obtient des super-pouvoirs après avoir pénétré courageusement dans un incendie.

Ce qui fait la singularité du travail de Berat Pekmezci ? Son incroyable faculté à remettre des couleurs sur un monde qui broie du noir. Si ses dessins retranscrivent le plus souvent d’anodines tranches de vie, il parvient à leur donner une toute autre dimension avec son univers cartoon chatoyant où la banalité se mêle au fantastique. Une manière pour lui de magnifier la morosité du quotidien pour la rendre plus acceptable, voire de soulever des questions de société sans jamais être sinistre.

Pour la couverture de notre dernier numéro, toutefois, nous avons choisi une illustration qui fait entorse à l’esprit général de son œuvre. Elle préfigure un personnage angoissant que l’hyper connexion et le « doomscrolling » ont transformé en une sorte de zombie. L’image parfaite pour illustrer notre dossier consacré à l’infobésité !