Étudiants : 2020, le grand blues
"C'est dur d'avoir 20 ans en 2020". En prononçant ces mots lors de son allocution annonçant la mise en place du couvre-feu en octobre dernier, Emmanuel Macron a mis le doigt là où ça fait mal.
C'est peu dire que les étudiants en ont bavé cette année. 1 étudiant sur 2 a connu un épisode dépressif pendant le confinement et 94% d'entre eux affirment que le confinement a entraîné un impact sur leur santé mentale. Voilà les conclusions pas hyper réjouissantes d'une étude* menée par Pamplemousse magazine, édité par les étudiants en droit.
Impossibilité de faire la fête, manque de lien social, difficultés à suivre ses cours à distance, incertitudes vis-à-vis de son avenir professionnel : difficile de se sentir serein dans ce jour sans fin dans lequel nous sommes tous plongés depuis bientôt un an.
Si ces chiffres doivent nous alerter, il convient aussi de les relativiser. Ces résultats ne signifient pas pour autant un afflux massif des étudiants dans les hôpitaux psychiatriques de tout le pays. La définition d'épisode dépressif reste sujette à plusieurs interprétations selon les répondants et les situations peuvent varier du simple coup de blues aux pensées suicidaires. Reste un mal-être, bien réel celui-là.
Au fil des mois, la situation semble de plus en plus désespérée. Selon une récente étude du Figaro Étudiant, plus d'un étudiant sur deux envisage d'arrêter ses études. Une majorité d’entre eux estime n’avoir pas été soutenus ni par le gouvernement (89%) ni par leur université (61%), même si une majorité trouve que leurs enseignants ont été présents pour les aider (58%). Alors que des manifestations se sont déroulées un peu partout en France, et que les témoignages affluent sous le #etudiantsfantomes, le récent reportage de Brut a secoué l'opinion publique.
Une file interminable d'étudiants qui attendent de recevoir une aide alimentaire. Ça se passe à Paris, en 2021. pic.twitter.com/dSDHelsuNj
— Brut FR (@brutofficiel) January 29, 2021
Pendant que des collectes alimentaires s'organisent pour leur venir en aide, le gouvernement met lui aussi en place des mesures : repas à un euros au RU, "chèque psy" et proposition contreversée de prêt à taux zéro. Reste à savoir si les nombreux étudiants touchés de plein fouet par la crise sanitaire verront bientôt le bout du tunnel. En attendant, heureusement, certains gardent leur second degré intact.
*Etude menée en ligne auprès de 4 580 étudiants du 20 au 27 avril 2020
Je savais pas qu’on était autant d’étudiants https://t.co/Cb99EwhYXF
— Arthur (@CadarioArthur) January 11, 2021