Snif /

Amour de vacances : un drame en 3 actes

Si vous vous apprêtez à vous laisser conquérir pour quelques semaines sur le sable chaud on préfère vous prévenir tout de suite : c’est une idée de merde.

Comme beaucoup de célibataires en cette période post confinements et couvre-feu, vous êtes sans doute en chien. Alors au premier crush venu, vous allez foncer tête baissée (le premier qui répond « carpe diem » se prend un coup de boule). Roch Voisine, dans sa grande sagesse, avait déjà tout dit : seuls sur le sable les yeux dans l’eau : votre rêve était trop beau.


Acte 1 :  « il ne peut plus rien nous arriver d’affreux maintenant »

Les débuts sont forcément prometteurs. Tout le monde est relax, la vie suit paisiblement son cours entre baignades et sorties, les peaux hâlées s’entendent à merveille. On commence à s’apprivoiser, on rit bêtement, on se roule des grosses pelles en se disant que décidément, on a la belle vie. Aussi : du cul, du cul, du cul. Bourré.e (sans mauvais jeu de mot) d’endorphines, vous n’avez plus une once de jugeote dans cette petite boîte crânienne jadis si bien remplie. Les potes ? Rien à fout’. La famille ? Balec. Votre boulot ? Mêh.

Acte 2 : léger sursaut de QI

Au fil des semaines, vous allez furtivement sortir la tête de votre anus (ou du sien), pour réaliser qu’un jour ou l’autre, et a priori plutôt bientôt, cette belle histoire va s’arrêter. Les plus téméraires tenteront d’avoir une conversation et s’apercevront rapidement qu’ils se sont engagés dans une voie sans issue. Ils s’empresseront alors de remettre leurs œillères pour aller toujours plus loin dans la connerie et décider de profiter à fond des moments qu’il reste. A ce stade, vos potes vous ont oublié, votre famille vous a déshérité.

Acte 3 : seul comme un con

Bah oui. Vous retrouvez votre teint blafard originel, votre petit quotidien qui pue le bouc et tentez comme vous pouvez de retrouver les amis que vous avez négligés pendant des mois. Vous pensiez qu’avec le bon conditionnement psychologique, la rupture glisserait sur vous : pauvres fous. Mention spéciale aux gros débilos qui ont joué à domicile : pour ceux qui sont partis, vous êtes désormais le vague souvenir d’un cool été de baise. Pour vous, chaque recoin est un douloureux rappel du temps où vous étiez moins seul. Quoi ? On vous donne envie de vous faire un cocktail à l’eau de javel ? Mais non mais non. Aller, bonnes vacances !