Swimrun : le sport qui met Hugo en nage
Qu'est-ce que le swimrun ?
Ce sport est né en Suède en 2002 à la suite d'un pari entre 4 amis accoudés à un bar. Ils se sont lancés le défi de rejoindre Sandham à Utö dans l'archipel de Stockholm en courant et en nageant. Il leur a fallu traverser le sol rocheux de 22 îles et donc réaliser 65km en courant ; en plus de 10 kilomètres en nageant dans les eaux froides de la mer Baltique. Ce challenge, réussi en 28h quand nous mettons aujourd'hui moins de 8h à faire le même parcours, est devenu une course, l'Ötillö, et par la suite un sport pratiqué principalement en Europe, le swimrun.
De quels sports viennent les spécialistes de cette discipline ?
Souvent du triathlon, du trail ou de la natation. C'est un sport très exigeant dans l'eau car on nage dans la mer, souvent en eau froide (entre 9 et 15 degrés) avec les courants et les vagues. Mais il existe maintenant de nombreuses courses en France et la plupart sont beaucoup plus accessibles. Pour ma part, je suis un ancien nageur de haut-niveau spécialisé, à l'époque, dans le 200m papillon.
Comment se prépare-t-on à des épreuves aussi extrêmes ?
C'est beaucoup d'heures d'entrainement entre natation et course à pied, mais aussi la gestion des transitions entre les deux sports (environ 25h-30h par semaine, beaucoup plus en hiver au début de la préparation). Il y a 52 transitions dans la course Ötillö, il faut s'y préparer.
Quel est le matériel utilisé ?
Le règlement est très permissif sur ce qu'il est possible de prendre avec soi mais avec les années, tous les coureurs adoptent finalement la même stratégie : une combinaison spéciale que l'on garde en courant, des baskets de trail que l'on garde dans l'eau, un « pull boy » (une petite bouée que l'on met entre les jambes pour flotter, ndlr) et des plaquettes sur les mains pour mieux se tracter en nageant.
Quel était votre rêve en commençant le swimrun ?
C'était de me qualifier et de monter sur le podium des Championnats du monde, la course originelle, l'Ötillö. C'est une des courses les plus dures du monde : beaucoup de spécialistes la décrive même comme la plus brutale des épreuves d'endurance. Il faut courir constamment sur des rochers glissants, affronter l'eau froide et les vagues entre les îles. Après une course très difficile cette année, mon partenaire Matthieu s'est foulé la cheville à la moitié de la course, nous avons réussi à prendre la 3e place et à finir les 75km en moins de 8h ! On peut maintenant rêver à faire encore mieux les prochaines années.
7h38'43 : c'est le nouveau record de l'Ötillö, signé de Oscar Olsson et Adriel Young, soit 20 heures de moins que les pionniers de la course
75km : c'est le nombre de kilomètres à réaliser pour finir l'Ötillö, 65km en courant, 10 kilomètres en nageant
52 transitions : c'est le nombre de fois où les athlètes entrent ou sortent de l'eau glacial de la Baltique durant l'épreuve
14 degrés : c'est la température de l'eau lors de la dernière édition de l'Ötillö