Ma vie à Halden : « les Norvégiens ont un rapport à l’alcool assez spécial »
Pourquoi avoir choisi la Norvège ?
J’ai passé le TOEIC plus tard que les autres étudiants. Je n’ai donc pas pu choisir mon pays en même temps qu’eux. Je pouvais opter pour la Belgique ou la Norvège. Et étant donné que je voulais avant tout être dépaysée, le choix était vite fait ! Cette destination s’est donc un peu imposée à moi, mais je ne le regrette vraiment pas : c’était génial.
Qu’as-tu fait pendant ton Erasmus ?
J’ai beaucoup voyagé ! Plus que travailler d’ailleurs, mais c’est aussi le but d’Erasmus. Dès le début, j’en ai profité pour aller voir les aurores boréales. C’est cliché mais je recommande ! Le mieux est d’y aller en hiver car c’est à ce moment-là qu’elles sont le plus visibles. Sinon, j’en ai profité pour voyager dans d’autres pays comme la Hongrie, la Lituanie et même la Macédoine. J’ai visité la Norvège mais je n’étais pas spécialement attachée au pays, plutôt au voyage. Si on part en Erasmus et qu’on en a les moyens, il faut en profiter !
Comment se déroulaient les cours ?
J’étais dans un cursus international donc tous mes cours étaient en anglais. En Norvège, ils essaient de libérer les après-midis et la fin de semaine. Je n’avais donc pas cours le jeudi et vendredi et j’en profitais pour partir. Les cours n’ont rien à voir avec la France : il y a beaucoup d’échanges et quasiment pas de cours magistraux. Contrairement à nous, les Norvégiens n’ont aucun mal à poser des questions, à rebondir et même à avouer quand ils ne comprennent pas. Le rapport hiérarchique est totalement différent aussi… Là-bas, ils appellent leurs profs par leur prénom, ça m’a vraiment perturbé !
Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?
Le calme. Dans les transports, il n’y a pas un bruit. Ça a été mon premier choc. Durant un trajet en train avec mes amis, on discutait et tout le monde nous dévisageait juste parce qu’on parlait ! Sinon, les Norvégiens sont beaucoup plus ouverts d’esprit et ont des discussions plus profondes. Leurs combats pour le féminisme, les LGBT et l’égalité sont également plus ancrés.
Au niveau de l’alimentation, il y a aussi des différences ?
J’ai trouvé que le prix de la nourriture était assez élevé, j’avais parfois du mal à trouver à manger. Pour donner un ordre d’idée, un simple poivron coûte au moins 4€ ! Pour cette raison, j’allais souvent en Suède pour faire mes courses car je n’étais pas loin de la frontière. Quoi qu’il en soit, la bouffe norvégienne est plus chimique et industrielle que chez nous, c’est très américanisé à ce niveau-là. Par exemple, le rayon surgelé est trois fois plus grand que chez nous ! Les Norvégiens n’ont pas du tout la culture de la gastronomie, ils mangent un peu tout et n’importe quoi... Mais je m’en sortais car je prenais le temps de cuisiner.
Comment font-ils la fête ?
Les Norvégiens ont un rapport à l’alcool assez spécial. Ils ne sont pas comme nous à profiter d’un apéro. Ils commencent à boire vers 19 heures et essaient de se saouler le plus vite possible. On dirait parfois que leur but est de finir avec la gueule de bois. Mais je pense aussi que c’est dû au fait que les bars et les boîtes ferment tôt, généralement vers 1 heure du matin. Par contre, il est difficile de trouver de l’alcool : c’est cher et très réglementé. Il n’y en a que dans des magasins spécifiques qui ouvrent à des horaires précis.
Photos : Charlie Fabre