Ne cherchez pas, il n’y a pas de jeu. Allez, circulez, il n’y a rien à voir. Non n’insistez pas, puisqu’on vous le dit : IL-N’Y-A-PAS-DE-JEU. C’est du moins ce que la voix (qu’on croirait tout droit sortie d’une bande-annonce de blockbuster hollywoodien) qui vous accueille au lancement de There Is No Game, ne cesse de vous répéter. Pour vous en convaincre, seul l’écran-titre s’affiche, rien d’autre. Pas de bouton Start, pas d’inventaire à gérer, pas de déplacements : rien qui peut faire penser à un jeu vidéo. Reste le curseur de la souris que vous pouvez balader sur l’écran pour voir ce qui se passe en cliquant ici ou là. Tout le plaisir du jeu réside dans la découverte, on ne vous en dira donc pas plus afin de conserver l’effet de surprise. 

Il est toutefois possible que vous croisiez une chèvre, de la Kryptonite et un (très) grand arbre. Le tout dure une quinzaine de minutes. Expérimentation humoristique se plaisant à briser le 4e mur, There Is No Game est un jeu expérimental développé par un seul programmateur : le français Kamizoto. Celui-ci l’a créé lors du Construct 2 Deception Jam, un concours dédié aux créateurs de jeux vidéo indépendants afin de réaliser un jeu dans un temps imparti. Celui auquel Kamizoto a participé avait pour thème la supercherie. A sa sortie en 2015, ce “non-jeu” a très vite séduit les joueurs du monde entier. Fort de ce succès, le développeur français s’est remis au travail afin de proposer une version bien plus poussée, sortie en août 2020 sous le nom There is No Game : The Wrong Dimension, payante cette fois. Si le jeu original vous a plu, on ne peut que vous inviter à plonger dans cet univers d’absurde brillamment mené qui ne cessera de vous surprendre et de vous faire marrer.